Par le Docteur Philippe Azoulay
Quand l’aspect extérieur ne reflète plus l’état d’âme !
« Docteur, j’ai le visage en berne ! » Cette complainte est souvent exprimée par les patientes (dont quelques hommes) préoccupés par leur air fatigué ou triste, alors qu’elles ou ils vont bien. Afin d’harmoniser la tête et l’esprit, je leur propose le Happy Face, une nouvelle procédure de récupération basée sur les lignes de tension du visage qui, en vieillissant, se relâchent, entraînant un glissement vers le bas.
Une analyse détaillée de la face, en commençant par le haut (le tiers supérieur, moyen et upper), est indispensable pour expliquer le choix de ce traitement. Le dialogue est capital pour impliquer la personne dans la procédure car c’est un travail à deux. Ces patientes sont souvent bien informées sur les traitements d’esthétique médicale, et me demandent de traiter la conséquence de leur vieillissement, par exemple de combler un pli nasogénien sans tenir compte de l’origine de celui-ci. Il est donc nécessaire d’expliquer que c’est la fonte graisseuse et musculaire de la pommette qui va entraîner l’apparition d’un pli d’amertume ou d’un sillon nasogénien et qu’il faut en corriger la cause.
Les repères anatomiques, le fondement de la procédure
Une fois l’accord donné sur la modalité du traitement et une désinfection minutieuse du visage, je prends les repères anatomiques au crayon dermique, puis je trace sur chaque hémiface les lignes vectorielles de tension : joues, tempes, SNG, pli d’amertume et ovale. Ces repères s’appliquent à toutes les morphologies, ce qui garantit l’aspect reproductible, fiable et sécure de la procédure.
J’injecte ces vecteurs de façon rétro-traçante avec une canule de 7 cm et 27 gauge, ce qui permet avec un seul point d’entrée, à partir de la saillie de la pommette, de rayonner sur l’ensemble de l’hémiface. Selon moi, le produit idéal pour cette technique est le Radiesse (Merz), classé dans la famille des inducteurs tissulaires. Ce qui permet, au-delà de son effet comblant « volume pour volume » et du résultat acquis immédiatement, de stimuler la synthèse de collagène et d’élastine, induisant une meilleure restructuration du tissu cutané. Sa consistance permet de l’utiliser comme une « pâte à modeler » et de sculpter un visage avec précision. Le Radiesse est injecté en sous-cutané de manière rétro-traçante en rayonnant à partir du point d’entrée, afin de recréer les lignes de tension et donc de redynamiser le visage. La pommette est le point le plus important et l’axe de travail des volumes et de l’e et liftant du Radiesse. Le SNG est comblé en déposant des petites quantités de produit en aval du sillon. Il en est de même pour les plis d’amertume et l’encoche du menton où je dépose aussi des bolus.
On répètera cette procédure sur les différentes zones, y compris sur les tempes lorsque nécessaire
Pour résumer, le Happy Face s’apparente à une pose de fils tenseurs, sauf qu’ici les fils sont remplacés par des « lignes » de Radiesse. Pour terminer, je masse très légèrement le visage de bas en haut pour placer le produit de manière homogène.
Le traitement n’est pas traumatique puisqu’il est réalisé à la canule. La patiente ressort avec son résultat définitif, qui se bonifie dans les 3 semaines qui suivent, et qui perdure 12 à 18 mois. En moyenne, compter 2 à 3 seringues.
Docteur Philippe Azoulay
Diplômé de la Faculté de Médecine de Paris. Spécialisé en Médecine morpho-esthétique depuis 1999. DU sur les techniques d’injection et de comblement en dermatologie et chirurgie plastique. DU d’injection du visage à visée esthétique. DU de mésothérapie. Formation à l’anatomie des structures super cielles de la face et du cou et application aux techniques d’injection de toxine botulique. Formation à l’hypnose médicale.