Par le Dr Alexandra Dalu
Une affaire de sexe ou de genre? Mais quel genre?
On dit qu’un bel homme a des sourcils fournis et droits, un regard ténébreux, des lèvres bien dessinées mais fines, une répartition cartographiée de la pilosité de la barbe, une mâchoire toute aussi forte qu’un nez plein de personnalité en lien avec un bon niveau de testostérone, donc une virilisation du visage évidemment masculin. Tandis que le V de la beauté serait doux, et réservé à la femme avec de grands yeux en amande, l’eye fox avec des sourcils fi ns et allongés sur des tempes saillantes marquant des joues pleines et un petit nez au-dessus de lèvres pulpeuses sur un petit menton. La recherche de la beauté sous toutes ses formes est génétiquement programmée pour conférer une harmonie vitale à tout organisme vivant. L’harmonie représente un équilibre clé indispensable à la raison d’être, une balance émotionnelle active, une communication de l’âme, un échange sain avec l’autre et surtout avec soi-même. De plus, l’image de beauté a toujours été une nécessité pour être acceptée dans la communauté, car la laideur a deçà comme la beauté, de fédérer ou d’isoler. L’image est un fardeau ou un cadeau.
Le jeunisme a longtemps été un gage d’énergie
Et si la beauté est immuablement liée, voire confondue, à la jeunesse, c’est qu’elle est intimement en rapport avec un état de santé au top de sa forme. Le jeunisme a longtemps été un gage d’énergie. Un amalgame biaisé à notre époque tant l’espérance de vie a changé. On vit mieux et plus longtemps, et ce, jusqu’à 87 ans… Dès lors, le patient ne dit plus « je veux paraître plus jeune », il veut surtout paraître « moins fatigué » et rester actif ! Les études médicales observationnelles ont décrit un état de santé général plus qualitatif chez les personnes heureuses de leur apparence, et non pas soucieuses de leur image. Être content de son apparence nous prédispose à une meilleure humeur, un état chronique de moindre stress, et des facteurs de risque plus faibles de développer un état anxio-dépressif. En bref, se trouver beau rend aimable et plus heureux ou en d’autres termes, se sentir beau, c’est se sentir jeune ! En effet, les nouvelles imageries (IRM et injections de produits de contrastes ciblés), et les neurosciences ont démontré que les aires cérébrales dopaminergiques et sérotoninergiques sont stimulées en présence « du beau ». D’où l’intérêt stratégique d’évoluer professionnellement dans du beau et de coucouner son chez-soi en sweet-home. Idem pour son apparence, les coachs en image sont là pour le rappeler : la self estime passe par l’image. Un exemple plus neuronal et médical est le fait de lisser les traits et relaxer les muscles frontaux, corrugateurs et procerus voire du mentonnier, lors d’une séance esthétique d’injection de toxine qui procure bien-être et relaxation. L’effet recherché de l’injection qui empêche la mimique de l’oméga mélancolique ou des traits colériques (froncement, moue) envoie un message nerveux d’apaisement aux zones cérébrales en rapport avec l’humeur. Cet eff et est également bénéfique chez certains patients migraineux.
Améliorer une apparence jugée ingrate
A tous ceux qui pensent que l’image n’est qu’un stupide concept superfi ciel et inutile ou pire réservé à un genre féminin ou masculin, l’histoire est là pour nous rapporter des faits tangibles. Les crèmes de beauté, les baumes, les lotions démaquillantes, les lotions pour cheveux…et autres types d’apparats et d’artifi ces ont toujours existé afin d’améliorer justement une apparence jugée ingrate, une peau à traiter, des cheveux clairsemés, des rougeurs disgracieuses, des rides à cacher ou tout simplement s’embellir ! Dès lors il serait hypocrite de prôner pour la seule beauté intérieure alors que l’histoire naturelle dans le domaine de la plastique réside dans l’embellissement extérieur de soi et des autres. Il s’avère par ailleurs que la peau est un sujet médical unanime tant le moi-peau a pris de l’ampleur depuis l’avènement de traitements immunosuppresseurs en dermato-immunologie. La peau est le reflet de la santé intérieure et ce, à tous les âges de la vie. Une peau souple, glow, hydratée, homogène, est un critère absolu de beauté. On sait que les Égyptiens opéraient déjà des visages à travers les découvertes de récits quant aux prémices de rhinoplastie et de blépharoplastie. La chirurgie réparatrice existait déjà, et s’il n’est pas nécessaire de souligner ses nombreux progrès, il est important de voir que le but de toute chirurgie ou acte esthétique reste immuable à travers le temps : la quête de l’harmonie encore plus que la symétrie. Ne pas ressembler à une norme idéalisée mais rester soi-même afin de ne pas se perdre dans la masse. Car être un clone, c’est être sans âme. Opérer un changement quel qu’il soit, c’est s’assurer d’un aboutissement harmonieux et harmonisé en rapport avec le personnage, l’ethnie, la personnalité, l’âge, la qualité de la peau, le genre plus que le sexe, la différence entre le fantasme et la réalité promise, la concrétisation d’un projet de beauté totalement personnalisée. Cependant, un bémol, en médecine esthétique et répara-trice, on ne traite pas un défaut mais bien un complexe. A méditer !
Dr Alexandra Dalu Médecin anti-âge. Mésothérapie. Nutrition. Membre de la Société Française d’Endocrinologie. Auteur de deux livres à succès : « Les 100 idées reçues qui vous empêchent d’aller bien » et « Vive l’alimentation Cétogène! ». Co-auteur avec Thierry Marx de « L’assiette santé. Alimentation, sommeil, sport et bien-être».
Plus d’informations : alexandradalu.com